mardi 25 janvier 2011

LE CARRE DES INDIGENTS


Produire un texte à partir d'évocations et d'informations photographiques, orales et écrites sur le carré des indigents du cimetière de Thiais.


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Les cimetières c't un bon plan pour s'faire d'la thune. Les cimetières et les églises.
Les églises les jours de mariage, les cimetières, les jours d'enterrements.
Moi j'préfère les cimetières, c'est plus sûr, vu qu' les églises c'est pu c'que c'était niveau fréquentation.
Et moi, j'ai toujours aimé les cimetières.
Toute gosse déjà j'm'y prom'nais. C'est calme et c'est doux. Et pis c'est toujours fleuri, à toutes les saisons. Contrairement à c'qu'on croit, pas d'hiver au cimetière, c't un printemps permanent.
Là où c'que j'les aime le mieux c'est à la Toussaint avec toutes ces fleurs de toutes les couleurs et tout.
J'ai jamais trouvé ça triste moi, les cimetières. Ca m' repose.
J'viens ici tous les jours. J'fais la manche. C'est mon taf.

jeudi 20 janvier 2011

MAISON BUISSONNIERE

Ecrire un texte sur ce thème : maison buissonnière. Titre d'une nouvelle d'Isabelle Minière (Maison buissonnière, 2008, éditions Delphine Montalant), lue en fin de séance.


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 Première proposition

J’ai construit ma maison de briques de vent.
Fidèle à mes rêves, elle suit le monde que j’invente.
Elle jettera l’ancre dans la ramure d’un lilas,
Mêlera ses racines à celles de l’arbre,
Pour accueillir les fruits de la vie, rêves incarnés.


 
Seconde proposition


Après avoir essayé les chemins de traverse, il a quitté l’école, las de n’y trouver de réponse à ses questions.
Puis il a quitté la maison familiale, heureux de découvrir, sur les chemins caillouteux de la maison buissonnière, les liens qu’il croyait inexistants.
Françoise Bourdon

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Dans ma maison buissonnière j'ai laissé le garde barrière
Et j'ai traversé la rivière
A guet
A pied
Oh gai

Sans un seul regret je m'en vais
Je quitte le garde barrière
Allez donc vous faire lanlaire

dimanche 9 janvier 2011

INVITATION SONORE : LE TRAIN

Se laisser porter par le bruit du train...
A partir d'un enregistrement de bruits de train, écrire un texte libre sur ce qu'ils évoquent.

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Elle ferme les yeux. Et le train magicien ouvre les cordes du temps.
Il est le serpent primordial qui a créé le monde.
Sous ses yeux naissent la terre, le ciel, les champs, les arbres, l'horizon, les villes, les villages, les
collines, les maisons, et les gares et les chemins et les vaches aux grands yeux étonnées et les
moutons, et les chevaux et les oiseaux.
Et tout se fond, se mélange, se répond, file à toute allure.
Elle ne pense à rien Elle se laisse porter. Elle se laisse bercer..Elle se laisse emmener.
Elle flotte dans le ventre du reptile qui l'emporte.
Tout est blanc, la terre et le ciel. Seuls quelques corbeaux ponctuent de noirs les champs enneigés.
Dans leur gangue de givre les arbres prient le ciel qu'un clocher ça et là déchire.
Elle oublie tout, et le jour et l'heure, et le mois, l'année. Et l'hiver , pourtant si beau à voir au chaud
derrière la vitre.
Elle rêve d'un voyage qui ne finirait pas.

Laurence Benedetti

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Comment les choses ont-elles pu en arriver là ? Elle se le demande encore, bien des années après.
Ils étaient encore petits. Quel âge ? Moins d'une dizaine d'années, huit et neuf ans, sans doute.
Elle devait les mettre au train pour les envoyer huit jours chez sa sœur France en Normandie.

Ils y montent tous trois, elle les installe. Ils sont heureux de partir. Elle s'attarde auprès d'eux, bavarde, regarde les gens et oublie tout : le lieu, l'heure, le temps.
La porte se ferme d'un claquement bref. Elle n'a pas sauté. Elle est dans le train. Prisonnière...