mardi 3 mai 2011

HAIKUS







Trois thèmes :

Veiller,
Le pain,
Fukushima







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Veiller


Fenêtre ouverte
Pas silencieux dans la nuit
Peut-être ai-je rêvé?

Les yeux grands ouverts
Il entend le temps qui passe
Sans se retourner


L. B.

Vent dans les collines
Temps de grande douceur
Et pourtant je pleure

Ils sont déjà morts
On nous l'a dit et redit
Je les vois bouger

Bernadette Behava


Autour du feu vif
Les ombres dansent et caressent
Les douces berceuses


Une, puis deux, puis mille
Les étoiles allument la nuit
     Et guident les songes    

Au calme du soir
Les hérissons en procession
 De limaces se gavent


Vers l’ouest  mon regard,
Le jour qui naît ailleurs et
Jamais ne s’éteint.


La lumière baisse,
Les odeurs nous enveloppent,
Le jardin fraîchit.


Sur le sable froid
La mer d’encre oublie les rires,
Les jeux des enfants.


Francoise Bourdon



Le pain


Craque la peau brune
Au cœur, des nuages blancs.
Nourriture précieuse.



Les mains ont pétri
Eau, sel, farine et levure
Le pain nous ravit



Au diable l’église
Et son repas consacré
Bon miche, je te croque.


Chaud, craquant, rassis
Ou même perdu, sans toi
Triste est le repas.



Ses appâts offerts,
Dans son délicieux domaine
Trône la boulangère



(Le boulanger)
Marcel et caleçon
Toute l’année en sueur
Blanchi avant l’heure


Françoise Bourdon

Odeurs nourricières
Le SDF est par terre
Pain à la poubelle

J'oublierai le pain
Le vin et puis tout le reste
Mais toi ne pourrai


Bernadette Behava


Fukushima

Auraient dû partir
Mais n'ont pas quitté les lieux
La mort dans les yeux

Tu pleures sur ta vie
Tu te plains de ton destin
Tu les vois là-bas ?

La chaleur qui monte
Chairs qui craquent et se boursouflent
Ils poursuivent leur tâche



Bernadette Behava


L'enfant solitaire
Debout sur la ville en ruine
Sourit aux étoiles


L.B.

La terre a tremblé,
L’océan s’est soulevé,
Les hommes ont pleuré.


Les hoquets funestes
De la terre punissent les hommes
De leur vanité.


Le béton blessé
A libéré le poison
De notre folie.

Françoise Bourdon

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